Peur de consulter un psy ? 6 idées reçues
Consulter un professionnel de santé mentale, un psy, est devenu assez courant de nos jour pour beaucoup de gens mais cela n’a pas toujours été le cas, et certaines idées reçues teintées de peurs restent tenaces malgré tout. Je vous explique d’où elles viennent et pourquoi elles sont infondées.
Quelles sont ces peurs qui vous freinent pour consulter un psy ?
Voyons ensemble les phrases les plus communes que vous vous dites.
1. “Les psys c’est pour les fous”:
FAUX
Si un psy est formé à évaluer, diagnostiquer et traiter les troubles mentaux, et que dans l’inconscient collectif, son métier est souvent associé au traitement de la folie, il aide aussi les gens qui connaissent des difficultés ponctuelles ou de longue date dans leur quotidien, et qui souffrent de ne pas trouver de solution pour y remédier.
Beaucoup de gens gardent en tête des images traumatisantes de films comme Vol au dessus d’un nid de coucou par exemple, mais les psys n’interviennent pas uniquement en services de psychiatrie. Vous pouvez consulter en cabinet pour de la thérapie sans que l’on vous enferme derrière une grille! De plus, dans l’éventualité où vous seriez amené à être hospitalisé, on ne traite plus les patients de cette manière depuis longtemps.
J’ai l’air de plaisanter mais certaines idées perdurent.
Si vous vous débattez avec des situations de stress, d’anxiété, de phobies, de dépression, de burn-out ou n’importe quel problème qui perturbe votre bien-être mental, ne restez pas seul.e, et n’hésitez pas à vous tourner vers un professionnel.
2. « Je vais devoir m’allonger sur un divan »:
Pas nécessairement.
Là aussi, le cinéma et les séries montrent souvent des patients allongés sur le canapé de leur psy, lui-même assis derrière eux dans un fauteuil imposant. Cette configuration n’est pourtant pas obligatoire.
Si vous consultez un psychanalyste, il est possible en effet qu’il vous propose de vous allonger (même si ce n’est pas systématique), mais vous pouvez tout à fait choisir un thérapeute qui ne pratique pas la Psychanalyse d’une part, mais qui accueille ses patients en thérapie face à face, ou même parfois en visio pour ceux qui consultent en ligne. ll faut savoir qu’il existe des centaines de thérapies différentes, près de 400 en France, dont la Psychanalyse fait partie, avec des orientations et des protocoles variés (hypnose, E.M.D.R, T.C.C, Art-thérapie…). Vous trouverez sans aucun doute celle qui vous convient.
Certains d’entre vous ont dû voir la série En thérapie qui a permis au spectateur de se glisser dans le cabinet d’un psy pour voir ce que s’y passe de l’intérieur. Les créateurs de la série ont en effet bien compris que beaucoup de gens aimeraient voir comment se déroule une consultation. D’autres séries sur ce thème sont également disponibles si cela vous intéresse. Je vous les rajoute en fin d’article.
3. « Je vais être obligé de raconter toute mon enfance »
FAUX
Si le psy commence en général par vous demander la raison de votre venue, il vous posera sans doute quelques questions sur votre passé pour se faire une idée du contexte dans lequel vous évoluez et comment vos symptômes se sont développés.
Mais si vous êtes réticent à aborder votre enfance et que vous préférez vous concentrer sur vos problèmes actuels, vous pouvez le signifier à votre psy qui axera son travail sur d’autres pistes de réflexion. C’est notamment le cas dans les thérapies T.C.C (thérapies comportementales et cognitives) qui s’attaquent directement à vos symptômes en vous aidant à “reprogrammer” votre cerveau par des exercices concrets et des mises en situations progressives.
4. « Je vais devoir y aller pendant des années »
Pas nécessairement
Surement l’une des idées reçues la plus tenace!
Si les séances en psychanalyse durent en effet dans le temps, il existe de nombreuses thérapies brèves ou à moyen terme qui se déroulent sur plusieurs semaines à plusieurs mois en général.
Toutefois, sauf rares exceptions, vous ne résoudrez pas un problème ancré depuis longtemps, en 2 ou 3 séances.
Le but de votre thérapeute est de vous aider à vous libérer des symptômes qui vous handicapent, mais aussi de vous permettre de fonctionner de façon autonome, une fois qu’il vous aura indiqué les techniques adaptées à votre cas.
En effet, il existe là aussi un cliché tenace menant à penser que les psys ont besoin de garder leurs patients en thérapie pendant des années pour assurer leurs revenus. Or, un bon psy est satisfait quand vous vous sentez mieux, et que vous avez développé des stratégies efficaces pour faire face à vos problèmes actuels mais aussi à ceux qui pourraient se profiler à l’avenir.
La vie est une succession d’événements perturbateurs que l’on ne maîtrise pas toujours, mais une fois que vous aurez identifié vos habitudes de fonctionnement ou schémas qui sont néfastes à votre santé mentale, vous serez équipé pour affronter d’éventuels nouveaux problèmes.
Le psy est là pour vous aider à constituer votre propre trousse à outils et vous rendre autonome.
5. « Les psys ne font qu’écouter mais ne disent rien »
FAUX
On a souvent l’image du psy qui hoche la tête en écoutant distraitement et ne prononce pas un mot. Un cliché là aussi, souvent véhiculé par le cinéma et la télé.
Rassurez, vous, votre psy ne dort pas en séance (s’il est professionnel en tout cas!). Sinon, changez-en!
Il est formé à l’écoute active, c’est à dire qu’il est concentré non seulement sur ce que vous dites, mais aussi ce que vous ne dites pas (votre gestuelle, le ton de votre voix…).
Il se sert aussi de son empathie et de son propre ressenti (le contre-transfert), pour essayer de dénouer ce qui vous pose problème.
Cela peut sembler déroutant au début, car on a peu l’habitude, d’être écouté aussi attentivement sans être coupé, dans la vie de tous les jours.
Toutefois, si vous avez l’impression que votre psy ne vous écoute pas ou ne parle pas assez à votre goût, vous pouvez aborder le sujet avec lui et cela peut être un axe de travail ensemble. Pourquoi avez-vous la sensation qu’on ne vous écoute pas? À creuser…
De plus, même si certains psys parlent peu, vous pouvez en choisir un qui au contraire, privilégie les discussions actives et les échanges.
6. « Ça va me couter un bras! »
Oui et non!
Il serait malhonnête d’affirmer que la thérapie ne demande pas un certain investissement financier et que c’est abordable pour tout le monde.
Consulter un psy peut s’avérer compliqué pour certaines personnes qui ont peu de moyens.
Toutefois, des solutions existent pour que vous ne renonciez pas à votre santé mentale, qui rappelons-le, est un paramètre à ne pas négliger. Nous avons la chance de vivre dans un pays qui met en place des dispositifs pour rendre les prises en charge plus accessibles.
- Certains thérapeutes pratiquent des tarifs adaptés aux revenus des patients
- Votre mutuelle peut prendre en charge certains suivis, renseignez-vous auprès de la votre.
- Certaines structures publiques ou associatives proposent des consultations à prix réduits (CMP, MDA,…) ou peuvent vous mettre en relation avec des psys qui proposent des tarifs adaptés aux patients ayant peu de revenus.
- Les psychiatres sont médecins et donc remboursés par la sécurité sociale. Ils sont de plus habilités à vous prescrire un traitement médicamenteux en cas de nécessité. Vous pouvez donc aussi vous tourner vers eux même si souvent, ils ne proposent pas le même genre de thérapies que les psychologues ou les psychothérapeutes. Leur approche est plutôt pharmacologique.
- Le gouvernement a mis en place dernièrement un dispositif de remboursement via la CPAM (Mon Parcours Psy) à travers lequel c’est votre médecin généraliste qui est en charge de vous adresser à un psychologue conventionné ARS.
ATTENTION: Notez toutefois que ce dispositif est décrié par de nombreux psychologues qui refusent de se conventionner (car ils estiment que cela précarise leur profession) et par conséquent, ne le proposent pas. Renseignez-vous donc dès la première prise de rendez-vous auprès du psychologue que vous avez choisi pour savoir s’il propose ce protocole à ses patients.
Quelques exemples de séries « psy »:
. Gypsy